lundi 24 novembre 2008

L'hiver est tombé sur Ayazma

Bonsoir Kamel, le silencieux ressam d'Ayazma

Salut vieux, Tarlabasi fume de tous ses poêles repartis à fond après la hausse folle du prix du gaz : retour aux valeurs enfumantes. Opacité de l'horizon, barré pour quelques mois, sauf grand coup de poyraz. Tarlabasi déjà reconquis sur ses flancs mal protégés.

Nouvelles d'Ayazma donc. Après la destruction de 18 tentes de rescapés d'Ayazma début novembre 2008, tentes plantées dans les décombres par des locataires fantômes que la municipalité ne reconnaissait pas comme "ayants droit", une mobilisation s'est faite jour. Articles dans la presse, merci Ceyhan, plateforme, articulation à d'autres luttes pour le droit au logement, à la vie, à la ville pour tous... Mais sur un ton un peu trop humanitariste parfois, larmoyant, mettant l'accent sur les enfants et la femme enceinte abordant l'hiver dans des ruines glaciales.

La conjoncture est favorable aux mesures symboliques bien médiatisées, il faut dire : les élections locales approchent (mars 2009), les candidats potentiels, comme le maire actuel de K.çekmece qui compte bien être réélu, ne peuvent pas se montrer trop inhumains. Alors Aziz Yeniay (quel beau nom pourtant) a lâché : il s'est engagé à loger un temps les familles survivant depuis plus de 16 mois dans les grâvats. Quelle lucidité in extrémiste...

Sinon les négociations continuent pour les propriétaires de terrain et les vautours planent sur le quartiers. Vautours de toute espèce. Quel environnement offert à des enfants depuis des mois et des mois que ce quartier détruit, en attente d'être entièrement "nettoyé" de ses occupants tenaces!

Ayazma, c'est pas fini ; ça fait des petits. Chasser le problème sans chercher à le résoudre, il réapparaîtra un peu plus loin. A Bezirganbahçe par exemple, zone de relogement des premiers déguerpis. Beaucoup d'articles dans la presse ces derniers temps sur Bezirganbahçe et ses 55 blocs dont un petit tiers pour les parias relogés, incapables de payer régulièrement leur loyer et donc condamnés à partir, disparaître un à un.

Légèreté du traitement de la question sociale. On sacrifie la résolution durable des problèmes à la communication municipale, aux intérêts à court terme des compgnies de bâtiment amies et on délègue le reste à la charité publique.


Je vous salue tous
Ayazma is not dead, on est tous des Ayazmali en puissance,
CAN